Réaction à L’Emission politique : l’expertise seule ne suffira pas à redresser l’Ecole, il faudra également du courage politique.
Jeudi 15 février, Jean-Michel Blanquer était l’invité de L’Emission politique sur France 2. A cette occasion, le ministre a confirmé sa très bonne connaissance des dossiers et son aisance oratoire remarquable. Sa longue expérience au sommet de l’Education Nationale (recteur d’académie, directeur de cabinet, DGESCO*, Président d’une grande école de commerce) lui permet de répondre avec précision sur tous les sujets. Nous ne pouvons que nous réjouir de cette expertise qui tranche avec l’incompétence absolue de son prédécesseur Najat-Vallaud Belkacem.
Néanmoins, la crise profonde de l’Ecole ne saurait se résoudre par la seule connaissance technique de ce ministère très complexe. La situation catastrophique dont hérite M. Blanquer appelle une politique de reconquête résolue. 60 ans d’immigration extra-européenne massive et non assimilée ont bouleversé la vie de nombreux établissements, parfois transformés en véritables « ghettos scolaires ». Comme l’a souligné l’enseignante toulousaine invitée par L’Emission politique, l’entrisme islamiste est de plus en plus virulent et M. Blanquer est apparu démuni face à ce problème. 50 ans de l’idéologie de mai 68 ont brouillé tous les repères anthropologiques et moraux, contribuant à la perte d’autorité des maîtres. Le ministre n’a rien entrepris de concret sur ce point. 30 ans de pédagogisme délirant ont abaissé le niveau dans la plupart des matières et les déclarations d’intentions ne seront pas suffisantes pour réparer les dégâts.
Jean-Michel Blanquer, malgré ses qualités indéniables, ne semble pas prêt à mener le combat culturel contre les ennemis de l’Ecole (qui sont en définitive les ennemis de la France). Il est apparu très timoré sur France 2 face à ses contradicteurs gauchistes (par exemple en s’excusant après son échange avec le mélenchoniste Alexis Corbière) et très fuyant sur les sujets les plus épineux (islamisme, salaire des enseignants, nécessité de restaurer des examens réellement sélectifs…). Sa politique depuis 9 mois est à l’image de sa prestation télévisée : très consensuelle, évitant les questions les plus sensibles et soumise au politiquement correct, comme pour sa réforme du baccalauréat qui ne traite pas des problèmes de fond.
Nous redoutons que l’action de M. Blanquer, souvent marquée par le bon sens, ne soit pas à la hauteur des défis gigantesques de notre époque. Il devrait profiter de sa très grande popularité pour appliquer l’intégralité du programme éducatif du Front National, dont il a déjà repris une partie du discours. C’est pour cela qu’Ecole & Nation restera vigilant et réitèrera ses demandes de rendez-vous (pour l’instant restées sans réponse) avec le ministère afin de présenter ses solutions.
* Directeur GEnéral de l’Education SCOlaire.
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