Invité par le Cercle Bayard, antenne grenobloise du Cercle Aristote(1), Gilles Ardinat a présenté en 5 étapes chronologiques les relations entre l’Ecole et la question nationale. Cette courte conférence questionne le lien entre le système scolaire/universitaire et la volonté étatique de renforcer l’unité du corps social autour d’une identité politique. 5 étapes sont ici identifiées:
–l’Ancien Régime (XVIe-XVIIIe siècles) pendant lequel l’Etat monarchique a délégué à l’Eglise l’instruction des Français. Cette Ecole catholique et non étatique est peu mobilisée sur les notions d’unité ou d’identité nationales.
–la Révolution marque un tournant : l’Eglise, spoliée et persécutée, n’est plus en phase avec l’Etat qui investit la sphère scolaire (notamment avec Bonaparte). Les conceptions modernes de la Nation et du citoyen vont modifier les finalités d’une Ecole de plus en plus contrôlée par l’Etat.
–la IIIe République (1870-1940) marque l’âge d’or de l’Ecole publique, conçue comme un outil pour enraciner la République et effacer les particularismes régionaux (conception unitaire/jacobine de la Nation). L’Ecole œuvre ouvertement à l’unité nationale et à l’identité républicaine française.
–le tournant idéologique de mai 1968 : l’Ecole devient progressivement un outil de déconstruction de l’unité et de l’identité nationales (relativisme, repentance, critique du « roman national »…). L’idéologie européiste, antiraciste et progressiste investit tous les rouages de l’Education Nationale.
–Aujourd’hui : la grave crise de l’Ecole : les politiques de déconstruction ont porté leurs fruits et sapé ce qui avait fait la force de l’institution scolaire. A l’image de la France dans son ensemble, l’Ecole publique, devenue le lieu du « Grand Endoctrinement(2) », se balkanise et s’enfonce dans une crise structurelle.
(1) Cercle souverainiste fondé par Pierre-Yves Rougeyron en 2008 : Accueil – Cercle Aristote
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