Communiqué : Réforme du baccalauréat – Pierre Mathiot doit renoncer au contrôle continu ! 

Communiqué : Réforme du baccalauréat – Pierre Mathiot doit renoncer au contrôle continu !

Alors que la « mission Mathiot » est sur le point de rendre son rapport, la presse multiplie les révélations et les rumeurs quant aux orientations de la réforme du baccalauréat. En dépit de nos demandes réitérées, Ecole & Nation n’a malheureusement pas été consulté lors des nombreuses auditions que Pierre Mathiot et son équipe ont menées depuis le mois de novembre. Les révélations faites par les grands médias ou les syndicats sont souvent contradictoires. Certains principes semblent arrêtés : l’organisation du calendrier du lycée en semestres (et non en trimestres), la fin des oraux de rattrapage et l’abandon des filières générales L/ES/S au profit d’un système de matières « majeures » et « mineures ». Le flou demeure sur de nombreux points, comme l’avenir des sections technologiques, le calendrier des épreuves de terminale et surtout la question essentielle du contrôle continu.

En effet, cette réforme du baccalauréat est une promesse de campagne d’Emmanuel Macron qui avait repris à son compte la vision de François Fillon, exposée dès 2015. Leur objectif affiché était de « diminuer le coût du bac » (estimé entre 1 et 1.5 milliard d’euros) en réduisant à 4 le nombre d’épreuves. Pour réaliser des économies, de nombreuses matières doivent être évaluées par le contrôle continu (c’est-à-dire les notes obtenues tout au long de l’année, ce qui évite d’organiser un examen final). Jusqu’à présent seul l’EPS faisait l’objet d’un contrôle continu et les candidats passaient une dizaine d’épreuves (2 ou 3 en première, les autres en terminale). Notons que les économies escomptées sont en réalité dérisoires car le coût du baccalauréat est constitué presque exclusivement des rémunérations des surveillants et des enseignants qui, par définition seront versées quoi qu’il arrive. Les dépenses susceptibles de baisser (primes aux correcteurs, coûts de l’impression et de l’acheminement sécurisés des sujets) sont minimes (quelques dizaines de millions d’euros). L’argument comptable, qui s’apparente à des économies de bouts de chandelle, n’a donc aucune pertinence.

L’introduction du contrôle continu, au nom d’économies budgétaires hypothétiques, serait une grave erreur. En effet, le contrôle continu a plusieurs effets pervers. D’abord il risque d’aggraver les inégalités entre les lycées : la réputation des établissements influencerait directement la valeur du diplôme alors qu’aujourd’hui le caractère national des épreuves terminales limite ces différences. Ensuite, le contrôle continu tend à abaisser le niveau du diplôme, les enseignants subissant directement et indirectement de multiples pressions. Le niveau du baccalauréat, déjà amoindri par des décennies de démagogie, subirait un nouvel effondrement. Enfin, l’anonymat des copies qui prévaut aujourd’hui pour toutes les épreuves écrites, serait en grande partie remis en cause alors qu’il est un gage d’équité entre les candidats.

Pour toutes ces raisons, Ecole & Nation, constitué d’enseignants et de parents d’élèves proches du Front national, demande solennellement à Monsieur Mathiot de renoncer au contrôle continu afin de garantir un examen national, anonyme et basé sur des épreuves terminales uniformes. En outre, nous considérons que le problème de fond est l’affaissement du niveau du baccalauréat, victime de l’idéologie socialiste du « bac pour tous » mise en place à partir de 1985 sous prétexte des « 80% d’une classe d’âge titulaire du bac ». La mission Mathiot, plutôt que d’envisager la refonte des filières ou des stratégies dangereuses, comme le contrôle continu, devrait s’atteler à restaurer le niveau de nos diplômes par une politique méritocratique et exigeante. Dans l’attente du rapport final, nous constatons malheureusement que le chargé de mission de Monsieur Blanquer ne semble pas aller dans la bonne direction.

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