Analyse de l’ouvrage de David Di Nota, « J’ai exécuté un chien de l’enfer, rapport sur l’assassinat de Samuel Paty »

Compte rendu de lecture d’Aymeric Durox, professeur et élu local RN en Ile-de-France

David Di Nota, romancier et docteur en sciences politiques, a publié une enquête édifiante sur l’assassinat de Samuel Paty par un islamiste tchétchène (le 16 octobre 2020). Au moment de signer son crime, le terroriste avait indiqué « j’ai exécuté un chien de l’enfer ». C’est cette sentence horrifique qui a inspiré le titre de cet ouvrage qui propose de traiter cet assassinat comme une « comédie politique où tout est vrai » (p. 10), émaillé de références au livre de Kafka, Le procès (1933), où le protagoniste Joseph K. est réveillé un matin, arrêté par deux agents sans jamais savoir pourquoi et finalement exécuté quelques mois plus tard dans une carrière à l’écart de la ville, à l’aide d’un couteau de boucher. Le condamné innocent prononce alors ces derniers mots: « Comme un chien, dit-il, comme si la honte devait lui survivre ».

David Di Nota divise son œuvre en trois parties, dont la première, la plus courte, s’intitule « Histoire de la violence » dans laquelle il ne lui semble pas « inutile de donner au lecteur un bref aperçu du milieu éducatif ». L’auteur revient sur les nombreux écueils dont souffre l’école de la République : la violence endémique, le phénomène « pas de vagues » (à travers le rappel des suicides de nos collègues Pierre Jacque et Christine Renon), le poids étouffant de l’administration, l’entrisme insupportable des parents d’élèves (qui peut là aussi pousser au suicide, comme l’instituteur Jean Willot en mars 2019)… Derniers des maux et non des moindres, les inspecteurs académiques, véritables commissaires politiques, dont la veulerie sera relevée avec soin.

Ce climat délétère posé, l’auteur détaille dans la seconde partie le déroulé des faits ayant conduit au terrible assassinat de notre collègue, partie ironiquement intitulée « L’erreur de Samuel Paty » en référence à un courriel du référent laïcité, dépêché par l’académie de Versailles, en date du 9 octobre, trois jours après le cours sur la laïcité à l’origine du drame. Le courriel en question indique que « L’erreur a été reconnue dès les premiers appels des parents tant par la principale que par l’enseignant ». Ce qui est éhontément faux, Samuel Paty ayant seulement accepté de s’excuser auprès d’une mère de famille pour tenter de calmer ce qui devenait selon ses termes « une rumeur malfaisante ».

Le rôle du père de l’élève, absente lors du cours en question, du fiché S Sefrioui désigné par un rapport interne comme « l’accompagnateur » et du terroriste sont malheureusement connus, nous ne nous épancherons pas sur leur cas ici.

Le livre se conclut par une troisième partie plus longue, « Terrible nouvelle », titre du courriel que la principale enverra aux enseignants du collège. C’est le docteur en sciences politiques ici qui décortique les travers de notre société, indigénisme, victimisation communautaire, islamisme, antiracisme dévoyé, intersectionnalité perverse, islamo-gauchisme, remise en cause de la laïcité et réintroduction du blasphème, qui ont insidieusement laissé s’installer un « djihadisme d’atmosphère » selon l’expression de Gilles Kepel, c’est-à-dire « une atmosphère créée par des entrepreneurs de colère » permettant à un individu n’appartenant à aucun réseau, contrairement à ceux des attentats commis les années précédentes, souvent revendiqués par Daesh, de commettre des actes terroristes à plusieurs centaines de kilomètres de chez lui.

Cet ouvrage s’impose donc à tous les citoyens français soucieux de répondre à ces trois interrogations d’Hannah Arendt : « Que s’est-il passé ? Pourquoi est-ce arrivé ? Comment cela a-t-il été possible ? ». Les lecteurs y trouveront des éléments de réponses, jamais inutiles à l’heure où notre pays continue de subir la barbarie islamiste. Indispensable aussi pour ne pas oublier. En ma qualité de conseiller régional d’Ile-de-France, j’ai tenté de faire baptiser un nouveau lycée francilien du nom de Samuel Paty, en vain car la majorité de Madame Pécresse s’y est opposée par deux fois.

Référence: David Di Nota, J’ai exécuté un chien de l’enfer, Le Cherche midi, octobre 2021, 158 p.

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