Après le fiasco AOC, quelles sont les perspectives pour le ministère de l’Education Nationale?

Analyse du Forum Ecole & Nation.

Depuis le 8 février, les 1,1 million de fonctionnaires de l’Education Nationale ont un nouveau ministre de tutelle: Nicole Belloubet (68 ans) connue pour son gauchisme et son engagement (près de 20 ans) au parti socialiste. Cette nomination-surprise a pris de court le corps enseignant qui s’attendait, conformément à des rumeurs insistantes, à la nomination de François Bayrou (72 ans), président du modem et très encombrant allié d’Emmanuel Macron. En moins de deux ans, l’Education Nationale aura donc connu cinq ministres aux profils hétéroclites.

Instabilité politique rue de Grenelle.

Jean-Michel Blanquer a été le ministre de l’Education le plus endurant de la République. Ses cinq années peuvent se résumer en un démarrage tonitruant(1), multipliant les effets d’annonces, pour un bilan en définitive très décevant (notamment sa réforme du baccalauréat(2)). En 2022, Emmanuel Macron largement réélu a nommé à la surprise générale un historien d’extrême-gauche, Pap Ndiaye, pour succéder au juppéiste Blanquer. Ce choix désastreux devait en théorie séduire l’électorat de Jean-Luc Mélenchon, très important parmi les professeurs. En fait le rejet de Pap Ndiaye a été immédiat et le bilan du ministre woke catastrophique(3). A la faveur d’un remaniement en juillet 2023, Emmanuel Macron opère un virage à 180° en évinçant Pap Ndiaye (recasé au Conseil de l’Europe) au profit de l’ambitieux Gabriel Attal à qui est confiée une feuille de route « droitisée » comparable à celle de M. Blanquer en 2022-2023. Comme nous l’avions annoncé, M. Attal a utilisé la rue de Grenelle comme un tremplin pour Matignon. Ses postures droitières n’étaient qu’un plan com’ sans aucune sincérité(4). La parenthèse AOC (Amélie Oudéa-Castéra) s’est résumée à une série de polémiques stériles alimentée par les maladresses de l’éphémère ministre et l’acharnement des médias. Le remplacement d’AOC par Nicole Belloubet laisse perplexe : dénuée de tout charisme et marquée politiquement (très à gauche) par son passage au ministère de la justice, elle n’a aucune des qualités requises pour réussir.

Notons que la valse des ministres s’accompagne de revirements idéologiques ahurissants. Le ministère de l’Education nationale a donc vu se succéder en moins de 2 ans : un technicien orléaniste aux relents conservateurs (M. Blanquer), un militant woke issu de l’antiracisme radical (M. Ndiaye), un carriériste socialiste transformé opportunément en héraut d’une Ecole conservatrice (M. Attal), une sportive grande-bourgeoise qui n’a pas pu exercer ses fonctions (Mme Oudéa-Castéra) puis une fonctionnaire socialiste nommée par défaut (Mme Belloubet). Cette instabilité démontre qu’Emmanuel Macron n’a aucune vision pour l’Ecole, aucune boussole politique ni cohérence. Seuls les coups de com’ (à droite, à gauche, voire à l’extrême-gauche) guident ses choix. 

Vers un effondrement programmé de l’Ecole?

C’est peu dire que le système éducatif français est au bord de l’implosion. Tous les indicateurs sont au rouge et la lueur d’espoir suscitée par les annonces de M. Attal laisse place au pessimisme pour beaucoup de professeurs et de parents d’élèves. Mme Belloubet n’a aucune crédibilité pour redresser l’institution scolaire. Ses déclarations scandaleuses lors de l’affaire Mila(5), son bilan calamiteux à la tête du ministère de la justice ainsi que son long passé au parti socialiste ne laissent aucun doute quant à ses intentions: le pire est à craindre pour notre Ecole.

A son corps défendant, Mme Belloubet hérite d’une situation critique: crise des vocations (confirmée lors des dernières inscriptions aux concours), chute du niveau des élèves (constatée dans toutes les études nationales et internationales), quasi-monopole idéologique de la gauche (que Mme Belloubet confortera très probablement), inertie bureaucratique (le « mammouth » semble plus que jamais impossible à réformer). Surtout, l’Ecole concentre les maux dont souffre la société dans sa globalité et notamment l’immigration massive qui a substantiellement modifié la population scolaire. Nos écoles « créolisées » selon Jean-Luc Mélenchon ou « grand-remplacées » selon Eric Zemmour sont investies par l’entrisme islamiste, le communautarisme, la violence et la contestation de l’autorité. De véritables « ghettos scolaires » se sont constitués, conduisant la population autochtone aisée à fuir le public au profit du privé. Mme Oudéa-Castéra, qui a scolarisé ses 3 enfants dans un établissement privé élitiste, est emblématique de ces stratégies d’évitement largement répandues mais non-assumées. 

Cette crise de l’Ecole, aggravée par les politiques immigrationnistes et l’instabilité ministérielle, engage professeurs et parents d’élèves à se mobiliser sur deux fronts. D’abord sur le plan électoral en votant pour les partis de la droite nationale qui ont eu le mérite de poser les bons diagnostics sur les malheurs qui frappent la France et son système éducatif. Les élections européennes seront une occasion de sanctionner le bloc macroniste et la gauche. Ensuite, dans la sphère métapolitique, chacun peut soutenir les associations qui mènent la contre-offensive sur le terrain (comme les parents vigilants(6), SOS éducation(7) ou le syndicat de la famille(8)). En outre, les établissements privés hors-contrat offrent un refuge aux familles souhaitant fuir la décadence de l’Education Nationale. Les initiatives comme la fondation pour l’Ecole(9) méritent également tout votre soutien. 

(1) Réaction à L’Emission politique : l’expertise seule ne suffira pas à redresser l’Ecole, il faudra également du courage politique – Ecole & nation : professeurs & parents patriotes (ecole-et-nation.fr)

(2) Quel bilan peut-on tirer du baccalauréat Blanquer? – Ecole & nation : professeurs & parents patriotes (ecole-et-nation.fr)

(3) Au bout d’un an, le bilan déjà catastrophique de Pap Ndiaye – Ecole & nation : professeurs & parents patriotes (ecole-et-nation.fr)

(4) Gabriel Attal peut-il sauver l’Education Nationale? – Ecole & nation : professeurs & parents patriotes (ecole-et-nation.fr)

(5) En janvier 2020, Mme Belloubet, alors Garde des sceaux, avait indiqué « l’insulte à la religion, c’est évidemment une atteinte à la liberté de conscience, c’est grave » légitimant ainsi le harcèlement et les menaces de morts contre Mila, lycéenne prise pour cible par les islamistes.

(6) Vidéo: Colloque des Parents vigilants au Sénat – Ecole & nation : professeurs & parents patriotes (ecole-et-nation.fr)

(7) SOS ÉDUCATION | Parents et professeurs ensemble ! (soseducation.org)

(8) Accueil – Le Syndicat de la Famille

(9) Fondation pour l’école, reconnue d’utilité publique et abritante (fondationpourlecole.org)

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